Le coût de la fréquentation d’une université française pour les étudiants hors Union européenne devrait passer de 170 à 2 770 euros par an, soit plus de seize fois les frais actuels, à partir de l’automne 2019. Les étudiants qui veulent fréquenter une université française devront alors débourser des milliers d’euros chaque année pour ce faire.
Une hausse justifiée par le Premier ministre
Selon le Premier ministre, Édouard Philippe, à l’heure actuelle, un étudiant étranger fortuné paie les mêmes frais de scolarité qu’un étudiant français issu des classes populaires. Un jeune dont les parents ont vécu, travaillé et payé des impôts en France pendant des années. Le gouvernement a en outre souligné que ces augmentations ne représentent encore qu’un tiers du coût réel des cours, le reste étant pris en charge par l’État français.
« Notre stratégie : réaliser une sorte de révolution pour que notre attractivité ne repose pas tant sur le fait d’être presque libre que sur un véritable choix, un véritable désir, celui de l’excellence. #Bienvenue en France « , a tweeté le Premier ministre.
D’autre part, les associations étudiantes Fage et Unef, choquées, s’y opposent fermement, arguant « qu’il s’agit d’une manière de sélectionner les étudiants en fonction de l’argent dont ils disposent. Si cela continue, la France finira par se priver d’étudiants talentueux qui ne peuvent tout simplement pas payer les frais ».
Une décision ferme, mais mesurée
Le gouvernement a pris la décision de tripler le nombre de bourses universitaires, qui passera de 7000 à 21 000. L’État accordera également 14 000 bourses destinées principalement aux étudiants des pays en développement. En plus des autres aides déjà octroyées, un étudiant étranger sur quatre sera, de ce fait, admissible à une autre bourse d’études ou de perfectionnement.
« C’est une décision ferme mais mesurée qui permettra de mieux accueillir les étudiants qui choisissent la France », toujours selon Édouard Philippe.
Et même si les frais de scolarité peuvent sembler élevés, ils sont bien inférieurs à ce qu’un étudiant étranger s’attendrait à payer pour aller à l’université au Royaume-Uni. Les prix peuvent, certes, varient mais peuvent dépasser les 10 000 livres sterling (11 247 euros) par an. Tandis qu’aux États-Unis, où l’enseignement supérieur est notoirement onéreux, les étudiants étrangers ont payé en moyenne 25 000 dollars (21 834 euros) par an.
Objectif 2027 : un demi-million d’étudiants extra-européens
La France est le pays non anglophone le plus apprécié des étudiants étrangers et le quatrième au monde derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Néanmoins, le nombre d’étudiants étrangers en France a chuté de 8 % entre 2010 et 2015. Se comptant actuellement dans les 300 000 étudiants étrangers, le gouvernement français cherche à porter ce nombre à 500 000 d’ici 2027.
Et même si ces chiffres se sont améliorés ces dernières années, le Premier ministre espère les accroître par une série de mesures visant à rendre les universités françaises plus attractives pour les étudiants étrangers, y compris ceux d’Asie.