Plus d’un quart de million de personnes sont descendues dans les rues de France, révoltées par la hausse du prix du carburant. Une manifestante est morte et plus de 200 ont été blessés. Les manifestants attribuent la hausse de 20 % du prix du diesel de l’année dernière aux taxes dites « vertes » du président Macron.
Premiers constats
On estime à 240 000 le nombre de personnes rassemblées samedi dans 2 000 lieux, bloquant les ronds-points et les sorties d’autoroute dans le cadre de ce que l’on a surnommé la manifestation des gilets jaunes.
A Paris, des manifestants tenant des pancartes « Macron démissionne ! » et chantant l’hymne national ont partiellement bloqué les Champs Elysées au cœur de la capitale française. De violents affrontements ont par ailleurs éclaté entre la police et les protestataires, au cours desquels les forces de sécurité avaient utilisé des gaz lacrymogènes.
A Pont-de-Beauvoisin, dans le sud-est de la France, une mère essayant d’emmener sa fille chez le médecin a paniqué lorsque des manifestants ont encerclé sa voiture et commencé à frapper sur le toit. Elle a accidentellement heurté et hélas fait une victime : Chantal Mazet, 63 ans, selon le ministère de l’Intérieur. La conductrice a été placée en garde à vue en état de choc.
Quelques 280 000 personnes ont pris part à des manifestations dans toute la France, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans sa dernière mise à jour. 227 personnes ont été blessées pendant la journée, dont sept grièvement, et 52 personnes arrêtées. Parmi les blessés se trouvait un policier de la ville de Grasse, dans le sud du pays.
De nouvelles hausses annoncées
Macron n’a pas encore commenté les manifestations. Il a néanmoins admis plus tôt qu’il n’avait pas « vraiment réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants ». Néanmoins, il a accusé ses opposants politiques d’avoir détourné le mouvement pour bloquer son programme de réformes.
Cela dit, le prix du gazole, le carburant le plus couramment utilisé dans les voitures françaises, a augmenté d’environ 23% au cours des 12 derniers mois. Le litre a atteint en moyenne 1,51 €, soit son plus haut niveau depuis le début des années 2000.
Les prix sur le marché mondial du pétrole ont effectivement grimpé avant de rechuter. En revanche, le gouvernement Macron a augmenté cette année sa taxe sur les hydrocarbures de 7,6 cents le litre du diesel et de 3,9 cents pour l’essence. Ceci, dans le cadre d’une campagne pour des voitures et des carburants plus propres.
La décision d’imposer une nouvelle augmentation de 6,5 cents sur le gazole et de 2,9 cents sur l’essence au 1er janvier 2019 a été considérée comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.