Alors que les querelles et le désarroi au sein du parti conservateur de Theresa May ont, à juste titre, dominé la couverture médiatique du projet d’accord Brexit ces derniers jours, on a peu parlé de la partie de la population considérée comme la plus affectée par le départ, apparemment sans cérémonie, de la Grande-Bretagne de l’UE.
Le sort des Britanniques dans l’UE
Trois millions de citoyens de l’UE au Royaume-Uni et 1,2 million de Britanniques dans l’UE, dont environ 150 000 en France, ont été confrontés pendant plus de deux ans à l’incertitude et à l’anxiété en attendant le résultat des négociations sur le Brexit. Même après qu’un accord ait été conclu, ils restent toujours dans l’incertitude quant à leur avenir.
Certains des ressortissants anglais vivant en France ont déclaré à la section locale que le projet d’accord, même s’il garantit leurs droits de vivre et de rester en France, ne les rassure guère. Cela les priverait même, eux et leurs enfants, de leur droit fondamental à un logement. Mais malgré le fait qu’un accord soit en cours de négociation, la série de démissions gouvernementales et la probabilité qu’un accord soit rejeté au Parlement britannique ne feront qu’empirer les choses.
En cas d’accord ou non
Compte tenu des aléas des deux dernières années et demie, de nombreux citoyens britanniques ont cependant pris leurs propres mesures pour garantir leur avenir. Ils ont préféré se prendre en mains que de laisser leur vie reposer sur les épaules tendues des négociateurs à Bruxelles.
S’il n’y a pas d’accord, les Britanniques résidant en France devront compter sur le gouvernement français pour garantir leur statut. Ceci, bien que Paris ait déjà stipulé que tout dépendra des mesures prises par Londres à l’égard des ressortissants français au Royaume-Uni.
Permis et carte de séjour
Alors que les demandes de nationalité française ont augmenté en flèche, beaucoup ont suivi les instructions du Ministère de l’Intérieur. Ceux qui veulent rester devront donc procéder à une demande de permis de séjour européen. Ils pourront ensuite, selon les termes de l’accord de retrait, échanger ledit permis contre une carte que le gouvernement prévoit d’introduire après Brexit.
D’après certaines informations, plusieurs cas se seraient déjà vu refuser l’accès à cette carte et auraient été invités à quitter la France dans un délai de 30 jours. D’autres ont été rejetés faute de n’avoir pas pu justifier le fait de disposer un revenu suffisant pour devenir autonomes aux yeux de l’État. Tandis que d’autres, en particulier les résidents britanniques âgés en France, ont tout simplement de la peine à postuler.